(English below)
[Fr]
1. Créer, ensemble, à l’arrache — mais pas n’importe comment
Kino, c’est un endroit où on bricole du cinéma avec trois bouts de ficelle, un peu de jus de cerveau et beaucoup d’envie.
C’est un espace d’expérimentation, de liberté, de foirage glorieux et de réussites improbables.
Mais surtout : c’est un espace partagé. Et qui dit partage dit règles du jeu.
2. On crée vite, mais on ne presse personne
L’urgence de créer ne justifie pas de piétiner les gens.
« Oui, on va faire un court-métrage en 3 jours. Non, ça ne donne pas le droit de faire n’importe quoi avec n’importe qui.
3. Rien n’est obligatoire
T’as le droit de rien faire. Le droit de dire non. Le droit de dormir.
T’as pas à performer, ni à être utile, ni à « servir un projet ».
Ton corps, ton temps, ton énergie : c’est toi qui décides.
4. Pas de compète, jamais
Ici on n’est pas à Cannes, ni dans une école d’art chelou.
Pas de podium, pas de star-system, pas de « moi j’ai tourné avec machin ».
On est là pour faire ensemble, pas pour se mesurer les egos. Keep it humble.
5. On s’aide, on se soutient
Besoin d’un câble ? D’un plan ? D’un café ? On est là.
Tu sais pas cadrer ? On t’apprend. Tu flippes ? On t’écoute.
Pas de solo dans la tempête.
6. Pas de jugements à la con
T’as pas de matos ? Pas de « bon » jeu d’acteur·ice ? Une idée chelou ? Tant mieux.
Kino, c’est pas l’endroit pour briller selon les standards capitalistes ou académiques.
On essaie, on foire, on réessaie. On applaudit le bordel.
7. Diversités bienvenues (vraiment)
Que tu sois queer, trans, racisé·e, handi, broke, neuroatypique, vegan, bouffeur·euse de chips, à la dèche de matériel ou d’énergie : t’as ta place.
On ne hiérarchise pas les expériences. On s’adapte. On demande.
Et on respecte les diètes, les croyances, les corps, les rythmes.
8. Le consentement, c’est pas du bonus
Tout passe par un oui clair, enthousiaste et réversible.
Et ça vaut pour tout : les rôles, les scènes, les discussions, et le toucher.
On ne touche pas les gens sans leur accord, même si « c’est pour la caméra ».
Un non est un non. Un silence est un non. Un « peut-être » est un non. Et un oui peut devenir un non à tout moment.
9. Tolérance zéro pour les oppressions
Kino n’est pas une zone de non-droit.
Comportements sexistes, racistes, validistes, homophobes, transphobes, grossophobes, classistes, etc. : on te recadre, ou tu dégages.
Et pas besoin d’attendre une « plainte en bonne et due forme » pour agir.
Mais personne n’est au-dessus des erreurs — on est tou·tes pétri·es de conditionnements.
Ce qui compte : reconnaître, écouter, apprendre, changer.
Pas de safe space sans remise en question collective.
10. Liberté d’expression ≠ droit de nuire
*Tu peux tout dire, tout tenter, tout oser dans tes créations.
Mais si ton œuvre (ou ton comportement) sert à humilier, dominer, blesser ou invisibiliser d’autres personnes, t’as loupé le coche.
Tu ne seras pas réinvité·e. Point.
Faire bien avec rien. Faire mieux avec peu. Le faire maintenant. Et surtout : le faire sans écraser personne.
[En]
KINO CHARTER
1. Create, together, in a rush — but not at any cost
Kino is a place where we cobble together films with three scraps of tape, some brain juice, and a lot of desire.
It’s a space for experimenting, for freedom, for glorious flops and improbable successes.
But most of all: it’s a shared space. And shared space means ground rules.
2. We create fast, but we don’t rush people
The urgency to create doesn’t justify stepping on others.
Yes, we’re making a short film in 3 days. No, that doesn’t give anyone the right to do whatever, with whoever.
3. Nothing is mandatory
You’re allowed to do nothing. To say no. To sleep.
You don’t need to perform, be useful, or “contribute to a project.”
Your body, your time, your energy — your call.
4. No competition, ever
This ain’t Cannes. And it ain’t some elitist art school either.
No awards, no star system, no “I once worked with so-and-so.”
We’re here to make stuff together, not compare egos. Keep it humble.
5. We help each other out
Need a cable? A shot? A snack? We got you.
Don’t know how to frame a shot? We’ll show you. Feeling anxious? We’ll listen.
No lone wolves in the storm.
6. No snobby bullshit
No gear? Weird acting? Wild ideas? Good.
Kino is not about impressing anyone with capitalist or academic standards.
We try, we fail, we try again. We cheer for the mess.
7. Diversity welcome (seriously)
Whether you’re queer, trans, racialized, disabled, broke, neurodivergent, vegan, chip-addicted, low on gear or energy — you belong here.
We don’t rank experiences. We adapt. We ask.
And we respect diets, beliefs, bodies, and rhythms.
8. Consent is not optional
Everything runs on clear, enthusiastic, and reversible yeses.
That includes roles, scenes, convos — and touch.
Don’t touch people without their consent, even if “it’s for the camera.”
No means no. Silence means no. “Maybe” means no. A yes can become a no at any time.
9. Zero tolerance for oppressive behavior
Kino isn’t lawless.
Sexist, racist, ableist, transphobic, homophobic, fatphobic, classist behavior? We’ll call it out — or you’re out.
No need to wait for a “formal complaint” to act.
But no one is above making mistakes — we’ve all got social baggage.
What matters: recognize, listen, learn, change.
There’s no safe space without collective self-reflection.
10. Freedom of expression ≠ freedom to harm
You can say anything, try anything, push boundaries in your art.
But if your work (or your vibe) humiliates, dominates, erases, or wounds others — you missed the point.
You won’t be invited back. Period.
Do good with nothing. Do better with little. Do it now. And most of all: don’t crush anyone in the process.
